– Confessions d’une confinée : Partie 2 –

Onze mai vous avez dit monsieur le Président de la république? À la bonne heure! (Expression du XVIIe siècle que je dois être encore la seule à utiliser dans ce bas monde). Encore un mois de tests culinaires, capillaires, manuels, artistiques et j’en passe. Je ne suis que joie (Sentez-vous cette petite ironie bien cachée?).

Soit, c’est ainsi et nous nous en doutions fortement. Alors, deux semaines après mon premier bilan, mes oreilles vous ont entendus crier : “Mais Tasha, qu’as tu fais de si passionnant pendant tout ce temps? Dis nous tout!” D’accord, j’avoue, je ne suis pas sûre que cette partie là se soit réellement passée. En théorie, soit je commence à entendre des voix car la folie s’installe (ou tout simplement parce que je ne me lave plus les oreilles depuis la disparition des cotons tige);  soit, tout le monde s’en contrefout de ce que je fais de mes journées mais je vais quand même vous le dire parce que ça m’occupe.
Pour être honnête, je vais surtout écrire pour partager mon ennui avec vous. Car en effet,  je m’ennuie… Je m’ennuie, je m’ennuie, je m’ennuie! Ma vie devient tellement chiante que même moi je me demande comment j’ai fais pour en arriver là. Je ne bois plus. Ce qui rend ma vie beaucoup plus platonique (Oui, quitte à en étonner plus d’un, je résiste au dry april). J’erre comme un fantôme entre ma chambre, le salon, la cuisine en attendant que les minutes, les heures puis les jours passent. Je m’imagine en date du 11 mai, mettre un pied dehors, croiser quelqu’un, faire une blague nulle du genre “Oh, salut ça va? Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu! T’étais confiné ou quoi?”.
Si un jour je fais réellement ce genre de blague, baillonez moi s’il vous plait.

En réalité, je me lamente comme un petit chien battu mais je ne devrais pas. En effet, il y a eu un peu d’activité dans ma vie ces derniers jours. Pour tout vous dire, la malédiction a encore frappé. Après le boulot, la voisine folle, la carte bancaire, ma voiture ne démarre plus! Il semblerait qu’une nouvelle batterie soit nécessaire. C’est embêtant parce qu’on comptait partir à la mer avec Momo pour profiter de ces belles journées. Comment ça ce n’est pas possible? Confiner veut dire rester chez soi? On ne peut pas se confiner dans une petite maison de vacances? C’est bien dommage… Dans ce cas, je vais pouvoir vivre sans voiture encore un petit moment.
Et puis, comme une nouvelle n’arrive jamais seule (bonne ou mauvaise d’ailleurs), ma carte bancaire est arrivée. Vivement les heures de shopping compulsif sur internet! Vêtements, accessoires de cuisine, produits de beauté, décoration, tout va y passer… Si seulement j’avais fais mon changement d’adresse auprès de ma banque… Ma carte ne serait pas arrivée chez mon père… A 30kms d’ici… Vous pensez que ça peut être considéré comme un motif de déplacement de première nécessité? 30 kms ce n’est pas si loin! D’accord… je vais attendre le déconfinement… Rabas joie!

Progressivement, les jours passent… Ma soeur ayant peur que je me transforme en larve désséchée dans son salon (ou que j’aille vraiment courir nue sur le parking du Leclerc) me cherche des occupations (comme pour les enfants!). Elle a donc retrouvé une armoire à pharmacie que j’avais acheté en septembre dernier dans une braderie. L’armoire est pleine de rouille, toute cabossée. Je m’étais dis qu’un jour je prendrai le temps de la retaper. Je ne pensais pas que ce jour arriverait si vite. Oui, 7 mois dans une vie, c’est si peu finalement.
Me voilà donc dans le jardin à nettoyer, décaper, poncer. C’est bien simple, tout le monde m’appelle Bob le bricoleur dans le quartier.
Dernière étape, la peinture. Par chance, il restait à ma soeur de la peinture pour métal. Résultat magnifique! C’est donc fière de moi, en mode conquérante, que je pars laver mon pinceau telle une pro de la rénovation. Pourquoi ça ne part pas? Pourquoi j’en ai plein les mains? La peinture pour métal ça tâche? Mais pourquoi on ne me dit jamais rien à moi? Je me retrouve donc en une fraction de seconde avec des mains bleues… Je frotte… Rien à faire. Un bon bain d’acétone, il n’y a rien de tel! Echec, ça ne part toujours pas… C’est la panique! J’ai les mains bleues, je tousse parce que j’ai respiré trop d’acétone, ma soeur se marre, Momo ne comprend pas comment j’ai pu être aussi bête (j’avoue que le confinement doit commencer à m’abrutir. À surveiller…). Dans tous les cas, il va falloir trouver une solution. Je ne vais pas pouvoir rester ainsi toute ma vie! A ce jour, je cherche encore et mes mains sont toujours bleues…
Vous y avez cru, avouez le!
Je ne me suis pas laissée abattre. Comme on dit chez nous, ce n’est pas à un vieux singe qu’on apprend à faire la grimace (expression du XVI siècle qui n’est plus employée depuis 1963). Trois clics sur internet, un coup d’huile d’olive (remède miracle) et le tour est joué!
On faisait comment avant? On allait chercher une solution dans l’encyclopédie?
Je vous l’accorde, je suis Bob le bricoleur du dimanche…

Il faut se rendre à l’évidence, je ne suis pas faite pour retaper des meubles… Il me vient alors une idée fabuleuse. Et si je tentais de me couper les cheveux? Ras le bol de cette coupe qui ne ressemble plus à rien. Me voilà donc partie sur YouTube à regarder tous les tutos existents sur : Comment se faire un carré et comment couper sa frange rideau. Chaque vidéo se terminait par “C’est pas terrible je vous l’accorde mais j’aurai essayé…”. J’ai donc abandonné l’idée malgré cette envie palpable qu’il y avait entre moi et mes ciseaux de cuisine.
Je décide donc, en dernier recours, qu’il est peut être temps d’envisager de faire du sport. Me voilà donc en mode body summer, toutouyoutou et compagnie, telle la soeur de Mathilda dans Léon. Pour l’instant, c’est pas gagné… 20 min de sport, 3 jours de courbatures…
Rassurez vous, je ne fais pas encore la position du pigeon ou du chien tête en bas. Je me dis que finalement, tout n’est pas encore déréglé dans ma tête.

Nous sommes le dimanche 19 avril, il est 12h30, je suis confinée, je n’ai plus les mains bleues, la folie n’a pas encore eu ma peau et même si mon côté hypocondriaque vous dira le contraire, je crois que je suis en bonne santé.
Situation stationnaire. But ultime : le 11 mai pour pouvoir tous vous serrer dans mes bras. Faux, nous ne pourrons pas mais j’arrêterai enfin de parler à mon ordinateur.

En attendant…

Restons chez nous bordel! ♥

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Comments (4)

  1. Très sympa cette confession( tout comme la première)
    Que d’aventures, que d’histoires!!!
    Rien n’est banal chez toi..
    Tout est tourné sous forme de dérision…
    Merci pour ce bon moment
    Marie-Renée Graton
    Une amie de Christine et Denis
    J’habite la Roche Sur Yon

    1. Merci beaucoup. Ça me plaît de rendre cette période de confinement un peu moins banal. Et si, en plus, les gens passent un bon moment, c’est encore mieux! Bonne journée

  2. Bienvenu au club pour les courbatures après 20 minutes de sport ! Merci pour ces confessions et cette anecdote sur l’armoire à pharmacie. Entre nous, j’aurais sûrement fait la même erreur lol

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