– Le Piton des neiges : l’accomplissement d’un long voyage. –

 

 

“La vie offre toujours deux pentes. On grimpe ou on se laisse glisser.”

J’ai décidé de grimper et j’en suis fière.

L’ascension du Piton des neiges était pour moi comme une consécration. La consécration de ces deux ans de vie sur cette terre d’accueil qu’est l’Ile de la Réunion. Elle représente la fin d’une étape, la fin d’un chapitre, l’épilogue en feu d’artifice de cette période de ma vie.

Avec son altitude de 3070m, le Piton des neiges constitue le point culminant de l’Ile de la Réunion et même de l’océan Indien. En absence d’activité depuis 12 000 ans, c’est lui qui a donné naissance à l’île et on l’en remercie. L’ascension peut se faire depuis Cilaos, Salazie ou bien la plaine des Cafres.

C’est donc depuis Cilaos que nous avons choisi d’affronter cette étape. Cinq heures de montée, cinq heures de descente, 1760 mètres de dénivelés positifs, 1760 mètres de dénivelés négatifs, autant vous dire que j’appréhendai, mais la récompense était tellement immense qu’il était inconcevable pour moi de faire demi tour.

C’est alors armés de nos sacs à dos, nos poches d’eau, nos chaussures et nos frontales que nous sommes partis à 1h30 du matin pour aller découvrir le spectacle que pouvait nous offrir ce piton. Avec à peine trois heures de sommeil, l’excitation était tellement à son comble que la fatigue se faisait à peine sentir. La lune était avec nous, tellement pleine que même sans frontale on aurait pu distinguer le sentier à emprunter. La première demi heure est difficile. Ça monte, ce ne sont que des marches et nous savons que 4h30 d’ascension nous attendent encore. Petit à petit, chacun prend son rythme, et puis finalement le temps passe vite. Le fait de marcher dans le noir permet de ne pas voir le chemin restant à parcourir et donc de ne pas être trop démoralisant. De plus, la fraîcheur de la nuit garde notre corps à une température ambiante. Idéale pour ne pas être trop essoufflés, ni dégoulinant de sueur. Le long du chemin, nous pouvons admirer une vue imprenable sur toute la ville de Cilaos illuminée par les lampadaires de la nuit. La ville est paisible et sur ce chemin, on commence à se sentir tout petit.

Après trois heures à monter des marches, nous arrivons au gîte du Piton des neiges, aussi appelé gîte de la Caverne Dufour. La civilisation se fait sentir petit à petit. Il est 4h30 du matin et de nombreux randonneurs ayant dormis sur place s’apprêtent à gravir les derniers mètres nous séparant du sommet. Nous avons décidé de ne pas dormir là haut, car nous avons eu de mauvais échos sur les lieux. Le gérant n’est pas des plus agréables et le repas laisse à désirer (Momo avait testé, et avec une pom’potes en dessert, il est resté un peu sur sa fin).

Il reste deux heures de montés. Nous avons fais le plus gros et on commence à se rendre compte du chemin parcouru. Cependant, le sentier devient de plus en plus pénible. Ce ne sont plus des marches mais des cailloux qui nous emmènent en haut. Ça glisse, et maladroite comme je suis, j’ai bien peur de glisser.

Il est six heures. Derrière nous, nous apercevons à l’horizon les premières lueurs du soleil. Il ne nous reste plus que quelques mètres et nous pourrons admirer le spectacle. Ce sont les plus durs, car la montée est raide, on n’en voit plus le bout et nos jambes commencent à nous faire défaut. Encore un pas, deux pas, trois pas, et nous y sommes…. Comment expliquer ce que j’ai pu ressentir une fois arrivée là haut. Certains gravissent l’Everest, moi c’était le Piton des neiges, et à ma petite échelle, j’en suis fière.

La vue est époustouflante. Derrière nous, une mer de nuages s’étale sur Salazie, au fond s’élève doucement le soleil et, le volcan avec son altitude, arrive à percer les quelques nuages qui le recouvrent. En face de nous, le panorama est dégagé. Nous apercevons les villes de Cilaos et de Saint Louis, avec la mer au loin. Sur notre droite, le cirque de Mafate et ses montagnes deviennent majestueux avec le ciel rose et bleu qui les accompagne. Il fait très froid, mais rien ne pourra gâcher la joie et l’émotion que j’ai ressenti en gravissant ces derniers mètres.

Il y a deux ans, je me suis dis: “Quand tu quitteras la Réunion, ça signifiera que tu seras prête à affronter le Piton des neiges”. Je l’ai fais et c’est alors avec ce challenge réussi et ces images plein la tête que je m’apprête à dire au revoir à ma terre d’accueil. C’est tout là haut, que j’ai pris conscience de la finalité de l’histoire. Deux ans ont passés. Nous avons ri, pleuré, douté. Nous avons retrouvé de belles personnes, fait de belles rencontres. Nous avons voyagé, campé, marché, volé.

Mais nous avons surtout vécu et c’est sur les traces de l’ascension du Piton des neiges que la plus belle histoire de notre vie s’achève. ♥

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On reviendra, c’est promis. ♥

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