– Sainte Marie, Ile de Madagascar, merci pour cette rencontre –

 

 

Sainte Marie, tu m’as conquise…

Située au Nord-Est de Madagascar, Sainte Marie est une petite île de 20 000 habitants qui respire la beauté et la douceur. Oui, Sainte Marie a tout pour plaire: Entourée d’un lagon, sur lequel viennent se prélasser les palmiers, ce petit paradis est très peu touché par le tourisme de masse. Un bon moyen de vivre en immersion totale et de comprendre le quotidien, les envies, la vie des Malgaches.

Tout pour plaire, quoi que…

L’île fait environ 60km de long et 5 de large. La côte ouest, bien abritée du vent et des tempêtes, est la moins isolée. Ici, se trouve un grand nombre d’hôtels, à tous les prix ainsi que la ville d’Ambodifotatra où vous pouvez trouver huiles, épices, change, et tuc-tuc qui se feront un plaisir de vous emmener où bon vous semble pour manger du poisson grillé. Vous trouverez très peu de voitures. Les seules qui rodent sont les quelques taxis ou les 4×4 des Vazahas (c’est nous! Les blancs!). Ici, on se déplace en tuc-tuc, pousse-pousse, scooter ou pirogue. Chacun ses goûts. Ce n’est pas le bus que l’on attend, mais la pirogue. Bien plus convivial et écologique!

De la pirogue, me direz vous, mais pour aller où? Sur l’île aux nattes, située à 15min de pirogue au sud de sa grande sœur. Toute ronde, elle est encerclée d’une plage digne d’un rêve. Du sable fin, de l’eau turquoise, des palmiers à perte de vue. La carte postale par excellence. En plein centre de l’île se situe une maison sur une colline. Vous pouvez y accéder, monter sur le toit, y boire un verre et profiter d’une vue à 360°. Rien de mieux, pour s’apercevoir de la beauté des choses qui nous entourent. Après ça, vous pouvez flâner le long de la plage et faire le tour de l’île en 2 heures environ. Il y a de plus en plus d’hôtel, ce qui vous permet d’y passer une nuit ou deux pour bien décompresser.

Le dernier arrêt reste l’Est de l’île. Beaucoup plus sauvage, elle constitue l’étape la plus authentique. Aucune route, que des chemins de terre, vous pouvez vous y déplacer en vélo, 4×4, quad, ou à dos de zébu pour les amateurs de sensations fortes.

Malgré que Sainte Marie, soit une île “riche” de Madagascar, on prend vite conscience du fossé qu’il y a entre nous.

Les Malgaches sont des personnes on ne peut plus adorables. Toujours là en cas de besoin, la main sur le cœur, ils représentent la beauté de l’île et donc la beauté du voyage. Certes, les paysages sont à couper le souffle mais rien ne pourra égaliser les émotions que l’on peut ressentir en partant à leur rencontre.

Nous avons rencontré Modeste, 71 ans, sans dents, gardien de la presqu’île, qui marquera a jamais ma mémoire. D’une générosité incontestable, il a manifesté de façon exemplaire sa joie de nous voir: “Des Vazahas, je suis tellement heureux de vous voir. Venez prendre de l’eau pour vous rincer et je vais vous ouvrir une noix de coco que l’on boira ensemble. Ici, c’est la coco de l’amitié. Je ne veux rien en échange. C’est tout simplement parce que je vous aime bien. Tu sais l’amitié, ça ne s’achète pas.” Un petit bonhomme, avec un cœur immense, qui en l’espace de 30 minutes, nous apprend à vivre.

Et puis, nous avons rencontré Nono… Hôtesse du premier hôtel dans lequel on a logé, un matin, au petit déjeuner, elle s’approche de nous et nous dit: “Comme vous êtes gentils avec moi, j’ai voulu vous faire un petit cadeau.” Expatriée pour un an, ici, elle a quitté la grande île de Madagascar, laissant ses enfants et petits enfants pour travailler. Elle n’a rien, travaille 7j/7, 20h/24, elle est épuisée et nous fait un cadeau… Comment peut-on expliquer ce que l’on ressent dans un moment pareil? Tout simplement impossible.

Ils sont une source d’inspiration, une joie de vivre, un trop plein d’émotions que je n’oublierai jamais. Prenons exemple, nous en avons bien besoin. Et puis, moi… je suis là avec mon smartphone, mes baskets Adidas, mon reflex, je me sens ridicule, nulle de leur exposer tout ça. Je leur donne 3€ de pourboire de temps en temps mais ça ne suffit en rien pour apaiser mon mal être. Alors oui, pour eux c’est énorme, mais je n’arrive pas à comprendre comment un tel fossé entre leur vie et la mienne a pu être crée. On construit des routes dans des villes  qui n’ont ni queue ni tête pendant que d’autres doivent travailler 3 jours pour pouvoir s’acheter une bouteille d’eau. On est au 21ème siècle bordel! Malheureusement, les écarts sont tellement immenses entre les peuples, que rien n’y changera. Si les pays développés arrêtaient de se regarder un peu le nombril et de jouir de leur petit confort, peut être qu’on avancerai un peu, mais je n’y crois plus. Pourtant, je parle, je parle, mais ce n’est pas moi, qui de mon petit mètre soixante, partira pelle et pioche à la main, construire une route pour permettre un monde meilleur. Je suis comme vous, lâche et égoïste.

Je n’ai pas pu savoir comment eux, vivaient et ressentaient cette différence. J’ai seulement eu écho que les plupart d’entre elles, rêvaient qu’un Vazaha tombe follement amoureux d’elle et les ramène en France. Un Vazaha… Tous plus dégoûtants les uns que les autres. Nous en avons croisé plus d’un sur l’île. La plupart d’entre eux, étaient certes très gentils. Tous étaient de grands bonhommes. Ils avaient bien vécu, profité de leur vie et accompli de nombreuses choses. Entre plusieurs tours du monde, un champion d’apnée, un compositeur, dessinateur, écrivain, ils ont tout pour impressionner. Ce sont des hommes intéressants, qu’on prend plaisir à écouter, mais… Ce sont des hommes… Au bout de cinq jours, je m’étonnes de ne voir que des hommes blancs (seulement une femme blanche, que nous rencontrerons les derniers jours, qui me confirment qu’elle est quasiment la seule sur l’île). Ces hommes sans s’en rendre contre probablement, ce sont construit un empire. Ils se connaissent tous, s’admirent tous les uns des autres. Chacun a ouvert son hôtel. Ils ont tous une vingtaine de Malgaches a leur disposition pour s’occuper de l’hôtel, ils les payent une misère et font des enfants. Oui, c’est toujours agréable de se trouver une femme avec 20 ans de moins, qui fera semblant d’être folle amoureuse.

Nous sommes arrivés pendant la période du cyclone Enawo. Nous avons eu de la chance, car il est passé environ 200 km au dessus de l’île. Cependant, il y a quand même eu de nombreux dégâts et après son passage, il a fallu tout remettre sur pied. Les Malgaches passaient leur journée à tout déblayer pendant que les Vazahas donnaient les ordres…  Ils s’imaginent tout puissant et se pavanent en se tournant les pouces On ne parlait pas de colonisation avant? Quelle force… C’est pourtant ce que j’ai pu ressentir…

Alors oui, Sainte Marie, tu as tout pour plaire, quoi que…Tu mérites qu’on s’occupe de toi, qu’on te cajole et qu’on te laisse tranquille. Tu ne mérites pas qu’on t’utilise et te dépouille. Merci, merci… Merci de m’avoir ouvert ta porte et ton cœur. Tu resteras gravé à jamais dans le mien.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A bientôt ♥

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Comments (2)

  1. Quand on dit que les voyages forment la jeunesse…..c’est donc vrai ????

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